top of page
Les danseurs Graffiti

Les origines du graffiti

C'est clair qu'on a toujours dessiné sur les murs, les dessins dans les grottes réalisées par les hommes préhistoriques en sont encore le témoignage.

Au 20ème siècle, aux origines du street art, on pourrait aussi évoquer le mouvement "muralisme" de l'après Révolution de 1910 au Mexique, où les murs des bâtiments publics servent alors de supports à bons nombre de peintures murales dans le but "d'éduquer" la population. On pourrait aussi parler de la Russie où les murs servent à diffuser des messages de propagande.

Mais finalement c'est aux Etats-Unis que le graffiti sous sa forme actuelle verra le jour. Le "graffiti writing"  en constitue les prémices.


1942: un ouvrier américain dénommé Kilroy travaille dans une usine de bombes à Détroit, il décide d'inscrire la phrase suivante sur les pièces de la chaîne de production qu'il voit passer : "Kilroy was here". Incroyable ! les bombes seront larguées avec ce qui deviendra finalement un slogan d'humour noir. On touche alors du doigt ce qui constituera le fondement du graf: un message qui donne du sens à une oeuvre, sur un support qui en permet la viralité.


Les années 60: on passe de l'humour noir à l'amour tendre avec un jeune homme fou amoureux mais bien trop timide pour déclarer sa flamme à sa bien aimée. A Philadelphie, Cornbread écrit alors "Cornbread loves Cinthya" sur les murs de son école et plus encore. La presse s'en fait l'écho et le met au défi d'arriver à écrire son message dans les endroits les plus improbables de la ville. L'histoire raconte même que Cornbread ira jusqu'à écrit sa phrase sur le Jet privé des Jackson 5!

Le vandalisme est alors associé à l'acte....


carte du métro de New York tag Taki 183
TAKI 183 – Map De New York – 2019

Les années 70: finalement c'est le métro qui va être le lieu de vie des tag : les lignes entre Philadelphie et et New York se développent et serviront d'échanges entre les artistes qui se répondront par signatures.  Taki 183 et Blade One écrivent leurs messages dans les rues. On parle alors de tagging et pas encore de graffiti.  Le taggeur pose son nom sur le mur comme une étiquette en apposant sa signature grâce à une calligraphie personnalisée. Puis le béton ternit les villes, les bombes de peintures sont commercialisées , la publicité veut s'imposer par ses visuels incontournables, les artistes décident de récupérer ces espaces d'expression.


Dans les années 80, on peut alors parler véritablement de graffitis, la composante artistique est bien présente, on ne fait plus que signer, on dessine. En s'inspirant de toutes les cultures qui les entourent, les graffeurs nourrissent leurs œuvres des comics, du tatouage, du cinéma, de la musique.... C'est l'artiste Phase 2, légende du graf mais également DJ hip-hop, qui va contribuer à réunir musique, danse, DJ et graffitis.


1980: étape important, le maire de NY décide d'interdire le graf, certains leur propre comme Basquiat et Keith Haring, décideront d'ouvrir leurs propres galeries démocratisant ainsi leur art.


Eté 1983: l'arrivée du graf en Europe comme une bombe : les étudiants reviennent de leurs voyages à NY subjugués par les œuvres qu'ils ont croisées en même temps qu'ils découvrent la junk food et le hip-hop.


Années 90: Banksy en Grande Bretagne et Blu en Italie sont des références. Les pochoirs de Banksy servent à éveiller les consciences.


Années 2000: le graf devient soit disant un art à part entière. Hier interdits par les mairies, les graffeurs sont désormais sollicités par les élus pour rendre le paysage urbain plus sympathique et coloré.


Finalement l'histoire du graffiti, même si ici je l'ai synthétisée nous montre à quel point la question de savoir à qui appartient l'espace public est délicate. Car finalement pour être qualifié d'art de nos jours, le graffiti doit avoir été "commandé" par une partie seulement de la société, une élite qui, a un moment donné, accepte de recevoir un message avec lequel il sera d'accord…. voire même qu'elle aura validé au préalable de la réalisation de l'œuvre, effaçant ainsi l'aspect spontané.

Or, si tu as bien compris, on voit bien que l'idée était de s'exprimer sans filtre. Je ne parle pas du choix du support d'expression, mais bel et bien du message à diffuser.

Et toi t'en penses quoi? le graffiti est-il vraiment reconnu comme un art aujourd'hui de manière inconditionnelle?


N'hésite pas à donner ton avis en commentaire.


Peace.


Pour aller plus loin:



Posts récents

Voir tout
bottom of page